À la charnière des XXe et XXIe siècles, la leçon semblait toute écrite : la croissance externe qui accélère la mondialisation est la clé de la réussite pour toute grande entreprise voulant exister ou plus encore briller.
Il y a pourtant une exception à la règle, une exception française, Peugeot. Alors que le secteur automobile était dominé par les géants, General Motors, FoMoCo (Ford, Lincoln, Jaguar, Volvo, Mazda…), Toyota, Daimler-Chrysler ou Renault-Nissan, Peugeot s'est hissé au sixième rang mondial, poussé par l'une des plus fortes croissances de la profession, tout en menant une politique à contre-pied de celle de ses concurrents. Or cette situation est l'un des éléments récurrents des entreprises Peugeot, fondées il y a maintenant 200 ans. Il y a bien une singularité Peugeot.
Grâce à l'ouverture des archives des différentes sociétés Peugeot (Aciers, Cycles, Outillages, Automobiles…) et même des sociétés financières familiales, Jean-Louis Loubet a obtenu le matériau pour écrire une histoire de la Maison Peugeot de 1810 à nos jours. Près de 600 pages, ordonnées autour des différents chefs de famille, retraçant l'évolution des usines, du textile à la métallurgie, de l'outil aux aciers, du cycle à l'automobile.