Chers collègues,
La direction du Groupe BNP-Paribas a pris la décision d'arrêter la
destruction des archives historiques que le Groupe détient.
Malheureusement, la destruction de celles du CNEP, dont l'étendue
n'est pas encore connue, constitue une perte irréparable tant pour la
collectivité que pour les historiens. Cette décision qui m'a été
communiquée le 4 décembre par Antoine Sire, directeur de la
communication du Groupe, est le résultat de la mobilisation
individuelle et collective. En particulier, il nous faut remercier
l'Association pour l'histoire de BNP-Paribas ainsi que nos collègues
Florence Descamps et Laure Quesnouelle (dont la pétition a obtenu un
beau succès, notamment à l'étranger) qui ont joué un rôle essentiel
dans cette affaire.
L'assemblée générale de l'Association française d'histoireéconomique, réunie le 5 décembre à l'EHESS, a pris acte avec
satisfaction de cette décision comme de la volonté clairement affirmée
par Antoine Sire de réfléchir en concertation avec les historiens au
devenir des archives historiques que le Groupe détient. J'ai été
mandaté par l'AG pour faire part à Antoine Sire du souhait de l'AFHE
d'être étroitement associée à cette réflexion qui doit porter à la
fois sur la conservation, le classement et la communication des
archives, ces trois questions étant indissociables.
Nous avons incontestablement gagné une bataille, mais la mobilisation
ne doit pas faiblir car il nous faut maintenant obtenir que le Groupe
BNP-Paribas se dote d'un véritable service d'archives et que
l'ouverture des fonds aux chercheurs se fasse dans des conditions plus
satisfaisantes qu'aujourd'hui. De surcroît, il nous faut veiller à ce
que la notion de « secret économique » telle qu'elle résulte de la loi
de modernisation économique votée l'été dernier, laquelle a justifié
la destruction des archives du CNEP, ne soit pas utilisée dans
d'autres établissements, sinon c'est le travail même des historienséconomistes qui deviendrait impossible.
Je vous tiendrai naturellement informés des développements qui
pourront intervenir dans cette affaire que l'Association suit avec
attention.
Cordialement,
Jean-Claude Daumas
Président de l'Association française d'histoire économique
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